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Fin des exportations de blé russe Oda : « La tension sur le marché ne devrait vraisemblablement pas durer »

Les cours du blé européen bondissaient lundi 22 décembre à la mi-journée, après la confirmation que la Russie introduira bien des barrières douanières pour limiter les exportations de céréales. Dans son dernier édito, Renaud de Kerpoisson, directeur d'Offre et demande agricole (Oda), relativise l’importance d’une telle décision. L’embargo ne porte que sur 7 millions de tonnes de blé.

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« Le mouvement de hausse peut paraître déconnecté des fondamentaux, mais le marché a réagi progressivement à différentes informations haussières.

Depuis le mois d’octobre, une succession de risques se sont enchaînés. D’abord, des conditions sèches ont limité les levées des blés russes et ukrainiens, puis aux Usa, des gelées précoces ont conduit à des pertes hivernales que nous quantifions à 400 KT. Des gelées ont par la suite détruit une partie des blés d’hiver russe. Peut-être 600 KT de blé.

Depuis trois semaines, le relais de la hausse est pris par la politique russe qui cherche a ralentir les exportations du pays. En effet, la forte dévaluation du rouble a fait fortement monter les prix alimentaires. Le prix du blé à l’intérieur du pays a quasiment atteint un record historique. Pour juguler cette inflation, le pays essaie de limiter les exports par des moyens détournés (durcissement des règles sanitaires pour le transport de céréales, augmentation des prix d’intervention, possible limitation d’activité des exportateurs étrangers).

Cette situation est particulièrement inquiétante pour les chargeurs qui ne veulent pas prendre trop de risque sur cette origine et qui se couvrent ou se recouvrent sur d’autres marchés et notamment à une période où de nombreuses entreprises de collecte sont fermées.

A ce stade, nous ne sommes néanmoins pas très inquiets. La Russie a déjà exporté 15 MT de blé depuis le début de la campagne sur un potentiel de 22 MT. Il reste donc 7 MT à exporter. Actuellement, le flux d’export n’est pas réduit et il devrait se maintenir jusqu’à la fin décembre, de quoi sortir encore 1 à 2 MT de Russie.

Dans le pire des cas, la limitation des exports ne devrait concerner que 5 MT. Sur la base d’une limitation de 40 à 60 % de ces 5 MT, cela ne fait que 2 à 3 MT d’export en moins.

Dans un contexte de bilan mondial lourd, d’autres disponibilités devraient être aisément trouvées, notamment en Europe et avec d’autres produits. Des switch de consommation entre le blé et le maïs devraient s’opérer. Cette tension sur le marché ne devrait vraisemblablement pas durer si aucun accident climatique ne se développe cet hiver. »

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